L’aquariophilie est parfois une passion
aussi dévorante que complexe. Pour autant, bien conseillé, on peut se lancer
dans cette activité qui allie plaisir des yeux et pourquoi pas le bonheur de
réussir la reproduction de certaines espèces. Pour y parvenir, l’alimentation
est cruciale, mais, pour les espèces les plus communes, un seul et unique
aliment convient généralement. Les magasins spécialisés pourront guider vos
premiers pas, sachant que l’aquariophilie d’eau douce est bien moins
contraignante et ardue que son homologue d’eau de mer.
A quelle fréquence dois-je
nourrir mes poissons ?
Il faut nourrir vos poissons au moins une
fois par jour, l’idéal étant deux à trois fois par jour. Si vous faites de la
reproduction, les alevins auront besoin d’être nourris plus souvent, avec des
aliments de plus petit format. De nombreux ouvrages sur la reproduction vous
guideront sur l’élevage et l’alimentation des alevins, une activité plus ou
moins difficile selon les espèces. Quels sont les meilleurs types d’aliments
pour mes poissons ?
Il y a beaucoup d’aliments différents pour
les poissons, les plus populaires étant les aliments en flocons, acceptés par
presque tous les poissons d’aquarium. Ces aliments secs sont spécialement
formulés pour être nutritionnellement complet et fournir aux poissons tous les
éléments nutritifs nécessaires à une bonne santé, des couleurs naturelles et
d’une croissance optimale.
Les catégories les plus courantes
d’aliments en flocons sont destinées aux poissons d’eau douce tropicaux, aux poissons
rouges et aux poissons marins.
Certains poissons ont toutefois des
besoins alimentaires particuliers. Les cichlidés de moyenne ou grande taille
par exemple préfèrent les aliments granulés, qui peuvent aussi convenir à
d’autres poissons tropicaux de grande taille.
Contrairement à certaines proies vivantes
(comme les vers tubifex) qui peuvent introduire des parasites ou des bactéries
indésirables dans l’aquarium, les aliments en flocons ou en granulés ne
présentent pas de risques sanitaires pour les poissons.
Je pars en vacances pour une semaine. Mes
poissons peuvent-ils être laissés sans nourriture ?
Si vous ne vous absentez que pour quelques
jours, l’absence de nourriture ne devrait pas nuire à vos poissons à condition
que ce soient des individus adultes et en bonne santé. Pour de plus longues
périodes, ils auront besoin d’être nourris. Vous pouvez demander à quelqu’un de
venir les nourrir pendant votre absence, mais si la personne n’est pas
aquariophile elle risque de distribuer trop d’aliment, ce qui dégradera la
qualité de l’eau. Il faut donc bien préciser la quantité à fournir. Autres
solutions : utiliser des blocs d’alimentation longue durée, qui en se
dissolvant libèrent des aliments pendant 10 à 12 jours, ou installer un
distributeur automatique d’aliments.
Certains de mes poissons ne mangent pas
beaucoup quand je distribue de la nourriture, car ils restent au fond (plécos,
ancistrus…) ou ne sortent que la nuit (kuhli, certains corydoras…).
Que puis-je faire pour qu’ils obtiennent
leur part de nourriture ?
Il faut distribuer une petite quantité d’aliments supplémentaire environ deux heures après avoir éteint l’éclairage de l’aquarium. C’est en effet à ce moment que les poissons nocturnes s’aventurent hors de leur cachette à la recherche de nourriture. En maintenant une pincée de flocons sous la surface de l’eau 1 ou 2 secondes avant de les lâcher, ils s’imbiberont d’eau et couleront rapidement au fond du bac, réduisant ainsi le risque qu’ils soient consommés par les poissons évoluant en pleine eau avant que les autres n’y aient accès. Vous pouvez également utiliser un aliment en tablette pour poissons de fond, qui coule directement au fond du bac et est spécialement formulé pour les plécos, les ancistrus, les botias et les corydoras.
Il faut distribuer une petite quantité d’aliments supplémentaire environ deux heures après avoir éteint l’éclairage de l’aquarium. C’est en effet à ce moment que les poissons nocturnes s’aventurent hors de leur cachette à la recherche de nourriture. En maintenant une pincée de flocons sous la surface de l’eau 1 ou 2 secondes avant de les lâcher, ils s’imbiberont d’eau et couleront rapidement au fond du bac, réduisant ainsi le risque qu’ils soient consommés par les poissons évoluant en pleine eau avant que les autres n’y aient accès. Vous pouvez également utiliser un aliment en tablette pour poissons de fond, qui coule directement au fond du bac et est spécialement formulé pour les plécos, les ancistrus, les botias et les corydoras.
Comment nourrir mon poisson
rouge ?
Comprendre comment les poissons rouges
consomment et digèrent leur nourriture est important pour formuler des aliments
qui leur sont adaptés. Comme les autres membres de la famille des Cyprinidés
(carpes…), les poissons rouges n’ont pas d’estomac. Cette absence est en partie
compensée par un intestin très long, où a lieu l’essentiel de la digestion. Le
régime alimentaire des poissons rouges en milieu naturel comprend des petits invertébrés
(larves d’insectes, vers, petits crustacés), ainsi qu’une quantité importante
de végétaux.
Une bouche très particulière Si on regarde
dans la bouche d’un poisson rouge, on ne voit pas de dents. Contrairement aux
poissons carnivores dont les dents sont sur les mâchoires, celles du poisson
rouge (et de toutes les carpes) se situent au fond de la bouche sur un arc
branchial modifié, et s’appellent donc dents pharyngées. Les poissons rouges ne
peuvent pas mâcher leur nourriture par des mouvements des mâchoires (en fait,
très peu de poissons le peuvent). Ils avalent donc leurs aliments et utilisent
ces dents pharyngées pour broyer les végétaux. Les poissons rouges possèdent
aussi une sorte de peigne au niveau des branchies, évitant la perte des particules
alimentaires par les fentes branchiales.
Les poissons rouges possèdent aussi une
sorte de peigne au niveau des branchies, évitant la perte des particules
alimentaires par les fentes branchiales.
Tri et rinçage des aliments Les poissons
rouges emploient différentes techniques pour trier ce qui est comestible de ce
qui ne l’est pas. Ils peuvent ainsi recracher immédiatement un élément non
comestible comme un gravier ou un morceau de bois, ou recracher un aliment trop
gros pour l’émietter et l’avaler à nouveau. Les poissons rouges sont aussi
capables de nettoyer des aliments dans leur bouche, par une circulation intense
de l’eau nommée « rinçage ». Ce mécanisme permet l’élimination des particules
non comestibles par les branchies, tout en retenant l’aliment pour l’avaler
ensuite. Ces techniques sont très utiles et efficaces, surtout en milieu
naturel où les aliments sont souvent mélangés à de la vase ou d’autres éléments
non comestibles.
Goûter à distance Comme tous les poissons,
les poissons rouges peuvent détecter la présence d’aliment en “sentant” ou
“goutant” l’eau. C’est très utile lorsqu’on vit dans de l’eau très trouble (ce
qui est souvent le cas dans la nature), où la vue ne sert à rien pour trouver à
manger. Les poissons rouges goûtent l’eau grâce à de petits organes sensoriels
nommés papilles gustatives, très semblables aux nôtres. Mais alors que chez
l’homme elles sont localisées à la bouche, les poissons rouges en ont également
sur toute la tête, et même sur les nageoires et la queue
Comment nourrir les poissons herbivores ?
Dans la nature, de nombreuses espèces de
poissons ont une part non négligeable de leur alimentation constituée de
végétaux. Certains de ces poissons herbivores consomment du plancton végétal ou
des algues filamenteuses, d’autres mangent les feuilles ou les tiges des
plantes aquatiques.
Parmi les poissons exclusivement
herbivores, on trouve la carpe amour (Ctenopharyngodon idella), les espèces
sud-américaines du genre Myleus, certains cichlidés africains, les characoïdes
africains, les Distichodus…
Rares sont cependant les poissons qui
restent herbivores tout au long de leur vie. D’autres espèces ont besoin d’une
partie seulement de végétaux dans leur alimentation, par exemple les poissons
rouges, les carpes, les barbus, les poissons-chats loricaridés (plécos…), et un
certain nombre de poecilidés vivipares (comme les mollys).
Des carnivores mangeurs de plantes !
Même certains poissons considérés comme
carnivores peuvent inclure des végétaux dans leur alimentation. Un exemple bien
connu est celui de la truite arc-en-ciel Oncorhynchus mykiss, qui consomme
également de petites quantités d’algues.
- Les poissons brouteurs : de nombreux
poissons broutent les surfaces couvertes d’algues. C’est le cas de certains
cichlidés africains comme les Pseudotropheus, des poissons-chats loricaridés,
etc.
- Les mangeurs de plantes : les poissons
rouges et les carpes koï sont des mangeurs de plantes bien connus. Leur action
destructrice sur les plantes aquatiques est souvent peu appréciée par leurs
propriétaires ! Les koï et les poissons rouges utilisent des dents spéciales,
situées au fond de la bouche sur un arc branchial transformé, pour broyer les
plantes et faciliter leur digestion, car ils n’ont pas d’estomac.
Tableau 1 : exemples de poissons
consommateurs de différents végétaux
Type de végétaux
↓ Poissons consommateurs
Phytoplancton
↓ Certains cichlidés (ex.
tilapias), cyprinidés (carge argentée), harengs
Algues filamenteuses
↓ Poissons chirurgiens, demoiselles, plécos, cichlidés algivores
Plantes aquatiques
↓ Poissons rouges, koï
Noix, fruits
↓ Pacu (Colossoma spp.)